Comme une dédicace aux walkmans et aux cassettes rembobinées avec un stylo cristal, leur premier album tournait sur un axe funk-hip hop 90’s. Cet album, largement diffusé sur les ondes (Radio Nova, FIP, Couleur 3, France Inter, RFI, BBC 6,…) leur aura permis de se produire sur scène aux Nuits Sonores, Nuits Zebrées Nova, Radiomeuh Festival, Woodstower, Festival de Marne, Hortus Live,…

L’exercice de style musical était réjouissant mais, avec les lyonnais Da Break, les inspirations et les envies se déroulent telle une bande magnétique sortie de son logement.

Alors, pour ce deuxième album, faire voler le carénage en éclat et écraser les bornes qu’ils avaient eux- mêmes installées était devenu la suite logique.
Prendre la spontanéité des rythmiques, des guitares et des claviers comme fil directeur, et se laisse porter dans le jazz, le broken beat, la soul ou le disco. Ne se fermer aucune porte, mélanger les ambiances et les styles pour donner vie à Let It Shine.

La production volontairement home-made pour ne rien perdre des sensations d’origine, un son calé sur des fréquences plus modernes quand la tonalité du morceau le réclame, c’est avec un apport de machines réduit au minimum qu’il fallait que les choses se fassent. Pas de recours au sampling : quand le hip hop incruste ses beats saillants, le groupe commute de lui-même sur la fonction boucle.

Dans l’obscurité d’une rue de New York ou sur le siège d’un low rider aux ruades G-Funk, domptant les basses ronflantes d’un riddim jamaïcain ou lovant sa sensualité sur un breakbeat martial, à chaque titre Hawa impose au micro sa lumière féminine et versatile. Apporte la patine finale et infuse l’émotion nécessaire pour incarner ses histoires de rapports humains. Ces contes du quotidien, individuels ou collectifs, qui se résument en une poignée de mots simples ou s’emmêlent dans des amas de noeuds inextricables.

Le spectre musical désormais élargi, Da Break l’explore et l’exploite dans les grandes largeurs. Brusque le groove autant qu’il le raffine ; le flatte et le polit pour mieux le poinçonner. Et titre après titre, fait rutiler toutes les facettes musicales de Let It Shine.